Inktober Jour31: CRAWL (Ramper)

par | 31 Oct 2020 | Inktober 2020

31 octobre: CRAWL (Ramper)



Les herbes étaient un peu hautes, il avait plus de mal à se repérer. Mais c’était aussi son meilleur camouflage et il commençait à avoir faim. D’ordinaire, il serait resté sur place, à l’affût, en attente d’une proie de passage. Mais cette fois-ci était différente. Il avait repéré quelque chose. Un gros rat appétissant. Avec sa langue, il humait l’air. Cette dernière, à chaque retour dans la gueule, lui donnait des informations quant à son environnement. Les odeurs laissées derrière lui par le rongeur lui étaient transmises via son organe voméronasal. Les phéromones, les changements dans l’air, et autres indices odorants, compensaient sa mauvaise vue et lui permettaient de repérer plus facilement sa cible.

Tout doucement, il se rapprochait d’elle sans se faire repérer. Aucun mouvement d’herbes, aucun bruit ne trahissait la présence du prédateur. Seul l’instinct du rat, transmis par des générations de prédatés lui autorisa un mouvement de tête dans la bonne direction. Il était déjà trop tard. Le cobra avait déployé son cou dans une attaque vive et sans merci. Aucune chance d’en réchapper pour le rongeur. La détente de la mâchoire s’était faite en quelques dixièmes de seconde. À cette distance, la fuite n’était plus possible, même si l’animal avait réussi à anticiper le coup fatal.

La proie était bien en chair. Ce n’était pas pour déplaire au cobra. La taille du rongeur l’empêchait de l’avaler rapidement en une fois. Le serpent commença à se mettre au travail. Au fur et à mesure, l’animal allait passer à travers la gueule en entier, mais pas sans effort de la part du reptile. Plusieurs heures allaient être nécessaires pour faire entrer l’ensemble dans son estomac. En attendant, il allait être immobilisé. Le jeu en valait la chandelle, ce repas allait lui permettre de tenir plusieurs semaines sans avoir besoin de se sustenter à nouveau.
Il ouvrit alors grand la gueule pour entamer le processus, mais un mouvement d’air au-dessus de lui le fit s’arrêter net. Quelque chose arrivait d’en haut. Un circaète. L’un de ses pires ennemis. Le prédateur se retrouvait à la place de la proie, et s’il n’y prenait pas garde, il allait bientôt être dans le même état que le rat.

Il renonça à son repas à regret, mais sa vie était en jeu. Il tenta une fuite à travers les herbes, mais le rapace ne lui en laissa pas le temps. Ce dernier vint se poser juste en face de lui, lui coupant toute retraite. La rapidité des deux animaux allait être seule décisionnaire de l’issue de la confrontation. Semblant se jauger, ils ne se quittaient pas des yeux. L’oiseau hésitait. Il était jeune et inexpérimenté. Ce serpent devait être l’une de ses premières proies.
Le cobra entama une manœuvre circulaire pour se maintenir face à son assaillant. Pour se rendre plus impressionnant, il releva la tête et une partie du buste. Il était à présent à la même hauteur que le rapace lui-même. De longues secondes s’écoulèrent sans qu’aucun des deux ne bouge.
Le serpent fut alors le plus vif. Il cracha son venin dans les yeux du circaète Jean-le-Blanc. Celui-ci, aveuglé pour les prochaines heures, n’eut d’autre choix que d’abandonner la partie. Le cobra cracheur à cou noir réussit alors à s’enfuir. Il y perdait sa proie, là où il y gagnait la vie. La chasse pouvait reprendre.



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